tag:blogger.com,1999:blog-41068564416422200922024-02-19T11:32:23.411-08:00Le cinéma meurtriUn siècle de censure à l'écranUnknownnoreply@blogger.comBlogger6125tag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-30529032421210239732007-06-01T05:05:00.000-07:002007-06-11T15:55:22.275-07:00Un extrait…<div style="text-align: justify;"><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 204, 0);font-size:78%;" >(octobre 1995)</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 204, 0);font-size:100%;" >COMMENTAIRE III</span><span style="font-size:180%;"><br /><br /></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 204, 0);font-size:180%;" >Un siècle de censure en France<br /></span><span style="font-size:78%;"><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 153);"><span style="font-size:100%;">Propos de René Paulin recueillis par Patrick Leboutte</span></span></span><br /><span style="font-size:78%;"><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 153);"><br /><span style="font-size:100%;">Le pays qui inventa la Déclaration universelle des Droits de l'homme fut longtemps l'un des plus répressifs du monde occidental en matière de censure cinématographique. Certes, la législation s'est considérablement adoucie en 1990, le décret du 23 février ayant procédé au lifting de l'antique commission de classification des œuvres aux mœurs notablement plus libérales, alignée sur la réglementation en vigueur dans la plupart des pays de l'Union européenne. Il n'empêche, ce paradoxe demeure et saute littéralement aux yeux si l'on veut bien considérer la période, somme toute récente, qui court de 1958 à 1981. De la fondation de la Ve République au départ des affaires de Valéry Giscard d'Estaing, ce sont en effet 147 films, français ou étrangers, qui furent frappés en France d'une mesure d'interdiction totale. De même, 542 films, courts ou longs métrages, furent victimes de coupures, d' "allègements" ou d'avertissements. Au nombre des cibles célèbres : <span style="font-style: italic;">le Petit Soldat, la Religieuse, les Sentiers de la gloire, et 50,1 % </span>de Raymond Depardon. Spécialiste de la censure sous la Ve République, René Paulin, auteur d'une thèse de troisième cycles sur le sujet, dresse le portrait plutôt sombre de ces années d'ordre moral et politique qui mirent à mal tant de cinéastes.</span><br /><br /><br /><br /></span></span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">De 1895, date de naissance officielle du cinématographe, à 1958, qui voit l'avènement de la V</span><span style="vertical-align: super; font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;font-size:0;" >e</span><span style="color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;"> <span style="font-style: italic;">République, quels furent les moments forts de l'histoire de la censure cinématographique en France ?</span></span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span><span style="color: rgb(102, 204, 204);"> </span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 102);">En fait, tout est parti, au début du siècle, de l'absence de juridiction spécifique pour le cinéma. A cette époque, celui-ci était soumis à la même législation que les spectacles dits de "curiosité", comme par exemple les attractions foraines, c'est-à-dire, pour parler clair, qu'il était tributaire du bon vouloir et de l'arbitraires des maires qui pouvaient à tout moment interdire une représentation au nom du maintien de l'ordre public. Ce qui n'a naturellement pas manqué trs vite se produire. Il y avait par exemple, chez le public, vers 1907-1908, un grand attrait pour les spectacles cinématographiques de reconstitution : de meurtres, de vols, d'attaques à main armée et surtout d'exécutions capitales. Cette version, déjà spectaculaire, des actualités eut tôt fait d'inquiter les représentants de l'ordre qui prononcèrent à son encontre bon nombre d'interdictions locales. Inquites de ce manque à gagner, producteurs et cinéastes ont demandé à l'Etat l'imposition d'une législation nationale, espérant par là se prémunir de toute mauvaise surprise municipale.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 102);">En gros, cela consistait à souhaiter un cadre fixe, applicable partout, pour combattre la censure municipale. Cette revendication aboutit aux premières lois relatives au cinéma de juin 1916, qiu créaient par arrêté la première commission de censure à l'échelle nationale et prévoyaient la délivrance d'un visa officiel d'exploitation. Mais pour la profession, l'opération se solda par un relatif échec, puisqu'à côté de cette nouvelle censure nationale allait subsister la censure municipale, toujours en vigueur aujourd'hui.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 102);">A partir de ce moment, le grand cheval de bataille de la profession allait être d'obtenir la parité au sein même de la commission de censure, c'est-à-dire un partage équitable de ses membres entre représentants de l'Etat et représentants de milieux cinématographiques. Ce sera chose faite, mais pour une brève période, sous le gouvernement Poincaré, avec le décret d'Edouard Herriot de 1928, qui plaçait le cinéma sous l'autorité du ministère des Beaux-Arts et de l'Education et donnait gain de cause à cette principale revendication professionnelle. Jusqu'au régime de Vichy, le cinéma français allait alors vivre une période rare de tolérance relative et d'accalmie. Quoique déjà en 1936, un nouveau décret exclût la profession de cette fameuse commission. La liberté cinématographique n'était plus vraiment à l'ordre du jour.</span><br /><br /><br /><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102);"><span style="color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">Il semble qu'elle retrouva droit de cité au lendemain de la Libération. La période, trop courte, qui va de 1945 à 1950, paraît même la plus tolérante de toute l'histoire cinématographique française.</span><br /></span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;"><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);"> </span><span style="color: rgb(255, 255, 153);">Oui, tout simplement parce que le cinéma bénéficia à cette époque de toutes les lois d'ouverture, de libéralisation et d'émancipation qu allaient marquer pendant un temps la société française : lois sur la Sécurité sociale, loi sur le vote des femmes, lois de protection des enfants, de développement du théâtre et, tout logiquement, du cinéma. On réimposa donc une nouvelle commission paritaire, mais, dans la foulée, on conserva cette invention allemande d'une interdiction aux mineurs et on instaura une censure préalable facultative sur le scénario.</span></span><br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 153);">Le climat s'est détérioré avec la guerre d'Indochine. On a vu soudain ressurgir les pressions de toutes sortes, et notamment celles qui émanaient du ministère des Armées, par l'intermédiaire de son représentant à la commission de censure. Bien des cas célèbres de censure proviennent de ce côté : il n'était pas question de toucher à l'image des forces armées ou à la politique extérieure de la France.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 153);">Pour en finir avec l'avant 1958, on pourrrait dire que jusqu'à cette date la censure semble hésiter, suivant les périodes et les régimes, entre deux grandes orientations : un contrôle politique ou un contrôle artistique. Ce mouvement est perceptible dans les variations apportées à cette question capitale de la parité, réclamée par toute la profession. Une fois elle est dedans, une fois elle est au dehors. Cette imprécision dans la finalité réelle de la censure se retrouve également au niveau de l'extrême diversité des autorités de tutelle : la commission se trouve successivement sous la responsabilité de l'Intérieur, de l'Education, des Beaux-Arts, de la Propagande, de l'Industrie et du Commerce, de l'Information. Durant toute la période gaulliste, elle est du ressort de l'Information. Personne n'a oublié le passage à ce poste du ministre Peyrefitte.</span><br /><br /><br /></span><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">La censure sous la V</span><span style="vertical-align: super; font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;font-size:0;" >e</span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;"> République tient essentiellement en deux lois.</span><br /><br /><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);"> </span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Oui, la loi Debré du 18 janvier 1961 et les lois de 1975 sur le cinéma pornographique. En 1961, le gouvernement de Michel Debré prit l'initiative d'une modification du régime de censure dans un sens particulièrement répressif. Il y eut d'abord la remise sur pied d'une commission de censure au sein de laquelle les professionnels ne représentaient plus qu'un tiers des effectifs ; ensuite l'apparition d'une interdiction aux mineurs de moins de treize ans, qui double la censure plus ancienne vis-à-vis des mineurs de moins de dix-huit ans ; enfin, l'imposition d'une censure préalable obligatoire sur scénario. Cette dernière au nom d'une pseudo-argumentation économique : il s'agit, est-il dit, de faire éviter aux producteurs des risques inutiles. Ce qui démontre une méconnaissance flagrante de l'essence même du cinéma, réduit ici à une histoire, un vulgaire synopsis ou une continuité dialoguée. Comme sil le cinéma n'était qu'un texte écrit.</span></span><br /><br /><br /><span style="color: rgb(51, 102, 102);">Vive la censure libre !</span></span><span style="font-weight: bold;"><br /><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Mais le plus hypocrite restait encore à venir, avec les lois de 1975 promulguées sous Giscard. Ces lois consistèrent à enfermer le porno tel qu'il ne pouvait qu'en mourir. C'était à la fois le montrer du doigt, par son classement nouveau de film X, et le cacher. Mais en même temps, cette loi avait un caractère ambigu, car on imposa au cinéma dit pornographque un système de taxations complémentaires dont il n'allait pas se relever, taxes devant servir à financer le cinéma classique; Donc, tout en cherchant à le marginaliser, on était très content qu'un certain public continuât de la fréquenter puisque cela permettait de financer le reste du cinéma.</span><br /><br /></span><br /><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">Avant la loi de 1975, quel était le sort réservé au cinéma pornographique ?</span><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 102, 102);"><br /><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"> </span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Le classement X n'existait pas. Simplement ces films étaient interdits aux moins de dix-huit ans. Il n'y avait donc pas de différence entre, par exemple, </span></span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">la Jument verte</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);"> et un porno </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">hard</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">. Si vous voulez, la loi de 1975 ajoutait l'interdiction aux mineurs une désignation infamente : le classement X. Ainsi que l'obligation de réserver ces films à des salles spécialisées.</span><br /><br /></span><br /><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">Comme un apartheid cinématographique qui séparait le bon grain de l'ivraie…</span><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 102, 102);"><br /><br /></span><span style="color: rgb(0, 51, 51);"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="color: rgb(0, 102, 0);">René Paulin :</span></span> </span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Oui, et c'est bien là le problème. Car ces salles spécialisées se voyaient davantage taxées que les autres, avec pour corollaire leur déportation vers les quartiers les plus chauds, à forte probabilité de rentabilité. C'était là leur seule chance de survie. Alors qu'auparavant on pouvait vois un pornon dans pratiquement n'importe quelle salle de cinéma : il y avait souvent un film "classique" à vingt ou vingt-deux heures, et un porno à la dernière séance, qui donnait à tout un chacun le sentiment de s'encanailler. Pour voir un porno, il fallait à cette époque surmonter sa mauvaise conscience et la peur d'être montré du doigt. Toutes choses qui disparurent avec le déplacement obligé des salles spécialisées, puis, évidemment, le développement de la vidéo.</span><br /><br /><br /><br /></span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">La loi de 1975 eut donc aussi de pervers effets linguistiques. C'est la disparition de la jouissive appellation de film cochon…</span><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 102, 102);"><br /><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin <span style="color: rgb(51, 102, 102);">:</span></span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 204, 102);"> <span style="color: rgb(255, 255, 102);">… et la disparition de tout un folklore. Ce qui ne serait qu'un moindre mal en regard du résultat final : la disparition pur et simple du cinéma pornographique. La mort d'un genre est toujours dommageable.</span></span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Ce qu'il faut donc bien voir, c'est la volonté délibérée de tuer un genre tout en faisant le maximum de fric. Car avant d'instaurer cette loi, on s'est livré dans les ministères à de très savants calculs d'apothicaires afin de faire apparaître clairement les économies réalisables par l'Etat dans son financement du cinéma classique. Derrière les justifications morales, il y a souvent des impératifs économiques. C'est une des caractéristiques de la censure.</span><br /><br /><br /><br /></span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">Revenons à la période gaulliste, </span><span style="color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">stricto sensu</span><span style="font-style: italic; color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;">. On a le sentiment, à la lecture des actes d'interdiction, d'une censure multiforme, qui part dans tous les sens, mais à l'intérieur d'un carcan rigide qui n'éclatera qu'en mai 1968.</span><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 102, 102);"><br /><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 204);"> <span style="color: rgb(255, 255, 102);">Oui, il est malaisé de distinguer une réelle cohérence. Tout est fonction de l'état de la société à un moment donné ; tout est aussi fonction des hommes et de gouvernements. Il y a ainsi la période de la guerre d'Algérie qui correspond à la mise en place d'une réglementation très sévère. Puis le carcan se relâche un peu jusqu'en 1965 pour mieux se durcir ensuite, après la réélection difficile de Gaulle face à François Mitterand. La majorité s'inquiète alors des premiers signes visibles de craquement dans le tissu économique, politique et social. 68, c'est vrai, n'est pas loin. Tout est en germe. Ce nouveau durcissement se traduit dans les chiffres : 15 interdictions totales sont décidées entre 1960 et 1966 pour 73 entre 1966 et 1971.</span></span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">En fait, il n'y a pas à proprement parler de ligne de conduite claire. On a plutôt le sentiment d'une volonté de ne pas isoler les champs : le social, le politique, les mœurs. La censure attaque sous tous ses aspects : officiels (via la commission de contrôle) et officieux (via les </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">lobbies</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">, ou groupes de pression).</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Parmi ces derniers, il y avait par exemple celui des parachutistes qui, ponctuellement, se mettait à briser les vitrines, à l'occasion de la sortie de tel ou tel film, et qui obtint l'interdiction du film de Laurent Heynemann, </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">la Question</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">, parce qu'il montrait l'armée française torturant une jeune Algérienne. Ce fut la même chose pour </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">le Petit Soldat</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">, dans lequel Godard tentait de parler de la désertion, de la torture, de la guerre d'Algérie et du FLN.</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Autre </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">lobby </span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">ponctuel, le SAC, le Service d'action civique, police parallèle très liée au mouvement gaulliste, qu'Yves Boisset présentait sous un jour peu favorable dans</span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);"> le Juge Fayard</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">. Le SAC obtint que dans la bande-son un bip-bip sonore recouvre chaque mention verbale de son sigle. Dans les salles, l'effet hilarant était garanti : on aurait voulu montrer du doigt une censure explicite qu'on ne s'y serait pas pris autrement…</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Il y a aussi, prévu par la loi, le délit d'offense à la personnalité du chef de l'Etat, qui fut l'occasion d'une centaine de condamnations sous la présidence du général de Gaulle, tous médias confondus. Claude Chabrol, rapporte </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">Positif</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">, voit ainsi son film Le tigre se parfume à la dynamite totalement interdit pour sadisme tant qu'il ne retire pas cette unique phrase : "Les dictatures de vieillards sont celles qui durent le plus longtemps." Une fois ces quelques mots supprimés, le film obtint son visa de contrôle.</span><br /><br /><br /></span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(0, 204, 204);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);">Retour à l'ordre</span><br /><br /></span></span><br /><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Ne pourrait-on quand même pas discerner une cohérence, un fil rouge, entre toutes ces interdictions : celui d'une censure protéiforme mise au service de la stabilité du corps social. En somme, le maître-mot serait : "Pourvu que rien ne bouge " ?</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">René Paulin : C'est effectivement comme cela que tout fonctionne. On sent une réelle volonté d'encadrement. Ce qui définit la censure, c'est toujours la référence à la norme, et celle-ci est toujours calculée au nom d'une moyenne, d'une hypothétique France profonde, aussi mythique qu'illusoire. Et qui définit ces notions sinon les pouvoirs en place et les classes et groupes dominants ?</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">L'a-normal est toujours à éliminer, à cantonner dans un ghetto : celui du classé X, de l'interdiction faite aux mineurs d'âge, de l'interdiction globale. Tout le mécanisme réside dans cet énoncé simple.</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Le film rouge est là, mais n'est jamais défini clairement : la censure ne s'avoue que rarement comme telle. Elle est hypocrite parce qu'elle se retranche derrière le nuage de fumée de la commission de contrôle. Une censure d'Etat, nette, sans failles, serait sans doute préférable, parce qu'au moins elle aurait le mérite de la clarté, de nous faire savoir ce qui est autorisé par un pouvoir donné et ce qui ne l'est pas. Une mesure de cette nature aurait en outre le privilège d'être très éclairante sur la nature des régimes en place. Ce serait la fin des faux-semblants.</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);">Au lieu de quoi, on assiste sous le pouvoir gaulliste à la mise en place d'une commission de contrôle conçue comme un paravent, un bouclier. Car enfin, l'une des principales dispositions de la loi de1961, c'est quand même le caractère purement consultatif de ladite commission. le véritable pouvoir reste entre les mains du pouvoir politique. Le ministre de tutelle a toujours le loisir de passer outre les avis de la commission, qui n'est dès lors qu'une commission-postiche. C'est clairement ce qui s'est produit avec </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">la Religieuse </span><span style="color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">de Rivette. Malgré l'avis favorable de la commission, donné à deux reprises, le ministre Yvon Bourges a décidé l'interdiction. Dans ce cas précis, le rôle occulte d'Yvonne de Gaulle fut considérable. Elle fut la véritable cheville ouvrière souterraine de cette interdiction. La censure était venue d'en haut…</span><br /><br /><br /></span><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102); font-weight: bold;"><span style="font-style: italic;">Existe-t-il de bonnes censures ?</span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 102, 102);"><br /></span><span style="color: rgb(51, 102, 102);"><br /><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);">René Paulin :</span></span></span><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"> </span><span style="color: rgb(255, 255, 51);">C'est difficile à dire. Sans doute, de tous les systèmes en usage, le meilleur est encore le système américain, qui considère la censure sous l'angle de l'information, remettant un avis quant au type de public que visent les films. Ce qui est sûr en revanche, c'est que je suis pour un système de clarté. Le système en vigueur en France n'est qu'un alibi derrière lequel se retranche le pouvoir, c'est une manière facile de ne jamais devoir dire les choses ou avouer les motifs d'une limitation à la liberté de choisir. Car en définitive, c'est bien de cela qu'il s'agit.</span></span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 51);">Le système français est hypocrite, parce qu'il se retranche derrière le paravent de la protection de l'enfance ou de l'adolescence, mais on peut très bien imaginer des parents désireux de faire voir tel film, interdit aux mineurs, à leurs enfants en vue d'un objectif pédagogique précis. Les adultes ne sont tout de même pas tous des abrutis, ils sont capables de voir ce qui paraît bon pour leurs enfants, sans que l'Etat ne vienne fourrer son nez là-dedans et se substituer à leur autorité.</span><br /><br /><span style="color: rgb(255, 255, 51);">Telle qu'elle est conçue en France, la censure est une limitation à l'exercice démocratique des responsabilités du citoyen, et ce n'est pas sain.</span><br /><br /><br /></span><br /></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-37899842660616415292007-05-28T14:00:00.000-07:002008-08-12T08:50:39.084-07:00Sommaire<span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;font-size:85%;" >Les ciseaux d'Anastasie</span> <span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" ><br />par Patrick Leboutte</span><br /><br /><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold;">Au fil du temps • Petite chronologie portative de la censure au cinéma</span></span> <span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:85%;" ><span style="font-size:78%;"><br />par Patrick Leboutte</span><br /></span><br /><span style="font-size:85%;">COMMENTAIRE I</span><br /><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold;">Luis Bunuel • Le regard de l'autruche</span></span> <span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" ><br />par Thierry Horguelin</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">COMMENTAIRE II</span><br /><span style="color: rgb(153, 153, 153);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold;"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">McCarthy • L'Etat contre le cinéma</span><br /></span></span><span style="font-size:78%;"><span style="color: rgb(255, 204, 204);">par Charles Tatum, Jr</span></span><br /><br /><span style="font-size:85%;">COMMENTAIRE III</span><br /><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold; color: rgb(153, 153, 153);"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">Un siècle de censure en France</span> </span></span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" ><br />entretien entre Patrick Leboutte et René Paulin</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">COMMENTAIRE IV</span><br /><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold;">Pier Paolo Pasolini "préposé au lynchage"</span></span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" ><br />par Thierry Horguelin</span><br /><br /><span style="font-size:85%;">COMMENTAIRE V</span><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(102, 102, 102);font-size:85%;" >Nagisa Oshima • L'empire des sens, empire de la censure</span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" ><span style="color: rgb(51, 51, 51);"> </span><br />par Charles Tatum, Jr</span><br /><span style="font-size:85%;"><br />COMMENTAIRE VI</span><br /><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-size:85%;" ><span style="font-weight: bold; color: rgb(153, 153, 153);"><span style="color: rgb(51, 51, 51);"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">Les ciseaux et le goupillon</span> </span></span></span><span style="font-size:78%;"><span style="color: rgb(255, 204, 204);"><br />par Thierry Horguelin</span></span>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-16311804233519820682007-05-28T13:27:00.000-07:002008-08-12T08:05:12.422-07:004e de couverture<div style="text-align: justify;">Lorsqu'en 1896, dans les colonnes du <span style="font-style: italic;">Chicago Tribune</span>, un nommé Herbert S. Stone s'étrangle d'indignation devant le premier baiser de l'histoire du cinéma et en appelle aux protestations vigoureuses de ses concitoyens bien-pensants, il ne sait pas encore qu'il vient d'inventer l'usage du groupe de pression contre la liberté cinématographique. Le cinématographe n'a pas encore un an, mais déjà inquiètent sa force de révélation et son pouvoir de subversion.<br /><br />Dès lors, il suscitera très tôt entraves, mutilations, interdictions et censures multiformes. Et celles-ci ne le lâcheront plus, du premier comité de censure, fondé à Chicago, décidément bastion dela pudibonderie, en 1907, jusqu'au coups et blessures porés aux spectateurs curieux de<span style="font-style: italic;"> la Dernière Tentation du Christ</span>. Si, comme l'écrivait Ado Kyrou, "toute censure a un visage de cadavre", alors l'Histoire n'en finirait plus de dénombrer les fossoyeurs du septième art, obligeant le chroniqueur à revêtir la jaquette d'ombre du croque-mort. D'Eiseistein à Chahine, de<span style="font-style: italic;"> Zéro de conduite</span> à <span style="font-style: italic;">l'Empire de sens</span>, des listes noires du mccarthysme au glacis soviétique, en passant par les tribulations du code Hays et les années gaullistes, le présent ouvrage retrace les grandes étapes du bras de fer qui, depuis maintenant un siècle, oppose le désir de montrer au besoin d'occulter.<br /></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-16370873663877665062007-05-28T13:19:00.000-07:002008-02-28T06:46:00.629-08:00Notices biographiques<div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(153, 0, 0);"><span style="color: rgb(255, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(153, 0, 0);">Patrick Leboutte</span></span><span style="color: rgb(153, 0, 0);"> </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 102);font-size:78%;" ><span style="color: rgb(255, 255, 102);">est</span> spécialiste du film documentaire, critique de cinéma et essayiste, né à Berchem-Sainte-Agathe (Bruxelles) en 1960. Il enseigne l'Histoire du cinéma à l'INSAS (Bruxelles).<br /><br />Il dirige la <span style="font-style: italic;">collection Le geste cinématographique</span> aux Éditions Montparnasse. Il conçoit ou programme régulièrement des manifestations cinématographiques et anime de nombreux séminaires, en Belgique comme en France, dans l'esprit de la revue <span style="font-style: italic;">L'image, le monde </span>qu'il cofonda en 1999 et dont il fut le rédacteur en chef.<br /><br />Il est auteur de l'ouvrage devenu une référence<span style="font-style: italic;"> Ces films qui nous regardent,</span> <span style="font-style: italic;">Une approche du cinéma documentaire</span> (éditions La Médiathèque de la Communauté française de Belgique, 2002.)<br /><br />De 1986 à 1996, il fut directeur littéraire aux éditions Yellow now où il dirigea notamment les collections <span style="font-style: italic;">Long métrage </span>(centrée sur l'analyse de films) et <span style="font-style: italic;">De parti prix </span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 51);">. <span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:78%;" >Pour ce même éditeur, il coordonna plusieurs oubrages dont <span style="font-style: italic;">Une encyclopédie des cinémas de Belgique</span> (1990, codirigé avec Guy Jungblut et Dominique Païni, Musée d'art moderne de la Ville de Paris - Editions Yellow Now), Une encyclopédie du nu au cinéma (1994, codirigé avec Alain Bergala et Jacques Déniel) et Cinégénie de la bicyclette (1995, écrit avec Gilles Cornec et Hervé Le Roux).</span></span></span></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 204);"> </span></span><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 204);"><br /><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:78%;" ><br /></span><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:78%;" >Il a signé le manifeste pour la culture wallonne en 1983, alors qu'il était jeune étudiant à l'Ulg, où il a suivi les cours du professeur Klinkenberg.</span><span style="font-size:78%;"><br /></span></span></span><br /><div style="text-align: right; color: rgb(255, 255, 102);"><span style="color: rgb(102, 204, 204);font-size:60;" ><span style="color: rgb(255, 255, 204);"><span style="font-style: italic;"><span style="font-size:78%;"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">(source : Wikipédia, juin 2007)</span><br /><br /><br /><br /></span></span></span></span></span><div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">Thierry Horguelin</span> </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 51);font-size:78%;" ><span style="color: rgb(255, 255, 102);">est critique de cinéma. Il collabore notamment à la revue <a href="http://www.revue24images.com/"><span style="font-style: italic;">24 images</span></a>.</span><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 102);"></span><br /><br /></span><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-weight: bold; color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">René Paulin</span> </span></span><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 51);font-size:78%;" ><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">chercheur en cinéma, est spécialiste de la censure au cinéma.</span><br /><br /><br /></span><br /></span></span><span style="color: rgb(102, 204, 204);"><span style="font-weight: bold;"><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">Charles Tatum Jr</span> </span></span></span><span style="color: rgb(102, 204, 204);font-size:78%;" ><span style="font-weight: bold; color: rgb(255, 255, 204);"><span style="color: rgb(255, 255, 51);"><span style="color: rgb(255, 255, 102);">critique de cinéma, excerce son activité à Bruxelles dans divers magazine - notamment au sein du mensuel </span><span style="font-style: italic; color: rgb(255, 255, 102);">Vision</span><span style="color: rgb(255, 255, 102);">.</span><br /><br /><br /><br /></span></span></span></div></div><div style="text-align: right;"><span style="color: rgb(255, 255, 102);font-size:60;" ><span style="font-style: italic;"><span style="color: rgb(255, 204, 153);"></span></span><span><span style="color: rgb(255, 204, 153);"></span></span></span></div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-83386951811037986682007-05-28T13:02:00.000-07:002008-08-12T08:58:30.018-07:00Les pistes de programmation proposées par Patrick Leboutte<span style="font-style: italic; color: rgb(102, 0, 0); font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="color: rgb(255, 102, 102);font-size:130%;" ><span style="color: rgb(51, 102, 102);"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">Demain </span><span style="color: rgb(102, 0, 0);">l'amour</span></span></span></span><span style="color: rgb(204, 204, 204);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;">, </span><span style="color: rgb(204, 255, 255);"><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;">Paul Carpita,</span> </span></span><span style="font-size:78%;">CM N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 153);font-size:78%;" >1961 </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">le Rendez-vous des quais</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(204, 204, 255);"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">,</span> </span><span style="color: rgb(204, 255, 255);"><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;">Paul Carpita,</span> </span></span><span style="font-size:78%;">N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 153);font-size:78%;" >1953-55 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Un chant d'amour</span></span><span style="color: rgb(204, 204, 204);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 102, 102);">,<span style="color: rgb(204, 204, 255); font-weight: bold;"> </span><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;">Jean Genet,</span></span><span style="font-weight: bold;font-size:78%;" > </span></span><span style="font-size:78%;">N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1950 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">les Statues meurent aussi</span></span><span style="color: rgb(204, 204, 255);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 102, 102);">,</span> <span style="color: rgb(102, 102, 102);"><span style="font-weight: bold;">Alain Resnais et Chris Marker,</span> </span></span><span style="font-size:78%;">MM N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1952-53 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic; color: rgb(255, 102, 102);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">l'Age</span> <span style="color: rgb(102, 0, 0);">d'Or</span></span></span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 0, 0);">,</span> <span style="font-weight: bold;">Luis Buñuel,</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;"> </span><span style="font-size:78%;">N&B, </span></span><span style="color: rgb(255, 204, 153);font-size:78%;" >1930 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Borinage</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" >, <span style="font-weight: bold;">Henri Storck et Joris Ivens,</span> </span><span style="font-size:78%;">MM N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1933 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">l'Empire des sens</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" >, <span style="font-weight: bold;">Nagisa Oshima,</span><span style="color: rgb(255, 204, 204);"> </span></span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1976 ;</span><br /><span style="font-style: italic; color: rgb(102, 0, 0); font-weight: bold;font-size:130%;" >la Vérification</span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="font-size:130%;">,</span> </span><span style="font-style: italic; color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;font-size:100%;" > </span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="font-weight: bold;">Alekseï Guerman,</span> </span><span style="font-size:78%;">N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1971 ;</span><br /><span style="font-weight: bold; font-style: italic; color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" >les Sentiers de la gloire</span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(51, 102, 102);">,</span> <span style="font-weight: bold;">Stanley Kubrick, </span></span><span style="font-size:78%;">N&B,</span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" > 1958 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Terre sans pain</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" >, <span style="font-weight: bold;">Luis Buñuel, </span></span><span style="font-size:78%;">CM N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1932 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">la Religieuse</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 0, 0);">,</span> <span style="font-weight: bold;">Jacques Rivette,</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;font-size:100%;" > </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1965-66 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Zéro de conduite</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" >, <span style="font-weight: bold;">Jean Vigo,</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;"> </span><span style="font-size:78%;">MM N&B, </span></span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1933 ; </span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Certains l'aiment chaud</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" >, <span style="font-weight: bold;">Billy Wilder,</span> </span><span style="font-size:78%;">N&B, </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >1959 ;</span><br /><span style="color: rgb(102, 0, 0);font-size:130%;" ><span style="font-weight: bold; font-style: italic; color: rgb(255, 102, 102);"><span style="color: rgb(51, 102, 102);"><span style="color: rgb(102, 0, 0);">le Prête-nom</span></span></span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102);font-size:100%;" ><span style="color: rgb(102, 0, 0);">,</span> <span style="font-weight: bold;">Martin Ritt,</span></span><span style="color: rgb(102, 102, 102); font-weight: bold;font-size:100%;" > </span><span style="color: rgb(255, 204, 204);"><span style="font-size:78%;">1975.</span><br /></span>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4106856441642220092.post-44822619716949846992007-05-28T12:02:00.000-07:002008-08-12T09:26:33.610-07:00<div style="text-align: center;"><br /><img style="cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFCWHk46hphPao08d38f0zyJ8JjbRbvn02Vun2rCUpGz7ZFZGPJ0Zvx7zrpteb5t6-rcQKnUKSDC6UyiCu_vrqUwLP_8K9BAN94gORoZB4I-U461Dyz_ytalu5IfJ58UqpcFIauugem38v/s400/4eCouv.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5070075642851231538" border="0" /><br /><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:78%;"></span></div><blockquote><blockquote><blockquote><div style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(255, 204, 204);font-size:78%;" >| secrétariat de rédaction : Aline Rolland | maquette et mise en page : Guy Jungblut/Yellow Now | impression Raymont Vervinckt | poids : 240 grammes | 46 pages, format 16 x 24 cm | couverture couleurs, pages intérieures noir et blanc | © Ed.ACOR, 1995 | prix de vente public : 7,62 € TTC | ouvrage épuisé |</span><br /></div></blockquote></blockquote></blockquote></div></div>Unknownnoreply@blogger.com